Versailles, porte-étendard du luxe à la française

Par Michel Garibal

 

Longtemps critiqué, voire vilipendé parce qu’il était associé à la notion de superflu voie d’inutilité, le luxe a aujourd’hui conquis un droit de cité à travers le monde. Il détient même les plus hautes lettres de noblesse, considéré comme un stimulant économique, un véritable moteur de l’activité. Associé à un personnel d’exception, rassemblant les plus grands talents, la luxe favorise la créativité, les découvertes et le développement d’un métier, d’une région, d’un pays. Il s’appuie avant tout sur les talents individuels, mais l’essor de la recherche, du savoir et de l’ingénierie lui permettent de défricher sans cesse des terrains nouveaux, tout en privilégiant l’esthétique. Car le luxe est indissociable de l’art et de la culture, comme le constate Catherine Pégard, présidente de l’établissement public du château, au commande d’un véritable paquebot, à la fois vitrine et témoin de la quintessence du savoir humain, sous l’angle de la perfection, de la beauté et de la puissance de rayonnement dans un monde affamé de raffinement et de confort.

Le château ne cesse de s’enrichir de collections nouvelles, d’ouvrir des salles prestigieuses au public, tout en bénéficiant pour la détente de la venue de la plus belle enseigne gustative parisienne. Alain Ducasse vient d’inaugurer l’Ore, un lieu d’exception. Tout près, le Trianon retrouve l’esprit de Richard Mique pour redonner tout son lustre au hameau de la Reine. Mais tout autour se multiplient les lieux d’excellence. Le Trianon Palace innove sans cesse avec des expositions uniques autour de sa table réputée. La Cour des Senteurs retrouve un nouveau souffle après des débuts délicats avec le transfert de la table du Onze dont le jeune chef a gagné si vite une étoile au Michelin. L’hôtel Pullman amorce une rénovation en profondeur pour offrir aux touristes un accueil digne de la cité royale.

Dans un monde où il est de bon ton de parler de l’immobilisme français, Versailles apporte un démenti flagrant. La vigueur des start-ups qui ne cessent de voir le jour, la vitalité de sa natalité, le succès de ses écoles sont autant de signes que les leçons du Grand Siècle sont toujours à l’œuvre, tandis que la population vient de gagner un nouveau label : celui de la générosité, puisque Versailles est classée numéro un devant Neuilly sur Seine, Strasbourg et Paris. Signe qu’une fois de plus nos concitoyens donnent le bon exemple.

Nul doute que cette trajectoire va se poursuivre compte tenu de la vitesse acquise et du sentiment dominant dans la cité. D’autant que les talents attirent d’autres réussites. Au demeurant, il ne faut pas se reposer sur ses lauriers. La concurrence internationale se fait aujourd’hui de plus en plus âpre car l’intelligence et les innovations se diffusent largement. L’avance que nous détenons encore dans certains secteurs du luxe peut se trouver grignotée par les jeunes nations dont les charges sont moins lourdes que celles des vieux pays. Raison de plus pour que nos dirigeants continuent de favoriser ces secteurs d’excellence qui perdurent depuis des siècles.

 

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