Les bonheurs de Sophie à Versailles

Par Michel Garibal

image1

Elle aurait tant aimé prolonger son séjour à Versailles. Mais l’inexorable couperet de la retraite s’est abattu compte tenu d’un âge que personne ne lui reconnaissait, tant sa silhouette restait empreinte de jeunesse

Tout au plus Sophie Danis réussit-elle à obtenir un sursis de quelques mois grâce aux efforts déployés par la ville, alors que ce conservateur d’Etat avait été mis à la disposition de la cité royale par le ministre de la culture. Une situation réservée aux bibliothèques municipales les plus prestigieuses qui conservent des fonds anciens d’intérêt national.

Les cinq années qu’elle vient de vivre à Versailles ont passé comme l’éclair dans ce lieu exceptionnel construit en 1761 et qui abrita le ministère des affaires étrangères de Louis XV. Cette femme active, à la chevelure indisciplinée, s’est donné corps et âme pour en faire un établissement attractif. A l’heure où la lecture publique a tendance à diminuer, elle a enregistré une augmentation de 25% des prêts de livres et de 15% des inscriptions. L’informatisation des catalogues s’est poursuivie et achevée, la rénovation des murs est plus lente en raison des contraintes historiques des bâtiments. Beaucoup de choses ont changé, pour s’adapter aux nouvelles pratiques. Elle a un regret toutefois, celui de ne pas avoir pu lancer une médiathèque numérique du patrimoine pour les jeunes. Cette tâche incombera peut-être à son successeur, Vincent Haegele, brillant chartiste, arrivant d’une bibliothèque prestigieuse elle aussi, celle de Compiègne.

Sophie Danis retourne à Paris, auprès de son mari médecin et de ses deux enfants. Mais la retraite n’est dans son existence qu’une étape, où elle pourra donner libre cours à son esprit curieux. N’a-elle pas déjà publié un mémoire sur les fonds culinaires dans les bibliothèques ? Car la gastronomie est l’une de ses passions, à côté d’une autre : l’aviation. Il est vrai que son frère, pilote de chasse, a contribué à son goût pour l’altitude :
elle va d’ailleurs profiter de son temps libre pour passer le brevet de pilote.

Et puis, elle reviendra souvent à Versailles :
elle a fait savoir qu’elle participerait plus assidûment aux réunions de l’Académie, dont elle est membre, et elle avait rassemblé un nombre impressionnant d’amis à l’occasion de son départ en retraite. Elle a dans son discours distillé la liste poétique de ses « menus plaisirs » quotidiens et secrets, qu’on lira ci-dessous.l

 

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s