Jacques Postel, ou l’œil de Versailles

Il est à la fois discret et omniprésent. Il virevolte sans cesse sur son scooter, s’arrête soudain, fixe un objectif tel un chasseur ; on perçoit un déclic, mais son arme n’est pas un fusil, mais un énorme appareil photo qui bat la chamade sur sa poitrine. Jacques Postel est un chasseur d’images et depuis des décennies rien de ce qui se passe dans la cité royale ne lui est étranger. Sans qu’il s’en doute, au fil des ans, il est devenu une partie de l’histoire de Versailles.

Curieux destin pour ce garçon, originaire de la France profonde, qui s’est forgé dès le plus jeune âge une devise à laquelle il n’a pas dérogé : « être volontaire dans l’existence pour tout ce qui peut se présenter, à condition de ne pas s’ennuyer ». Un hédoniste qui conserve à l’heure de la retraite une joie de vivre et une disponibilité sans pareils.Curieux destin pour ce garçon, originaire de la France profonde, qui s’est forgé dès le plus jeune âge une devise à laquelle il n’a pas dérogé : « être volontaire dans l’existence pour tout ce qui peut se présenter, à condition de ne pas s’ennuyer ». Un hédoniste qui conserve à l’heure de la retraite une joie de vivre et une disponibilité sans pareils.
C’est d’abord un amoureux de la nature aux antécédents irréfutables : des arrières grands-parents paysans ayant donné vie à dix neuf enfants, un grand père qui cultive des orchidées à Cherbourg et dont le commerce est ruiné par la crise de 29, des parents venus dans le Vexin, puis à proximité de Versailles, jardiniers dans de grandes propriétés, pour finir par installer un magasin de fleurs au 26 rue de Satory. Des parents qui souhaitent que leur fils prenne leur suite. Mais celui-ci n’a déjà qu’une idée en tête : devenir photographe, un métier qui n’a pas bonne presse chez les siens.
Le service militaire se passe : il l’effectue comme infirmier dans l’arme du Train à Fontainebleau. Il est ensuite étudiant en suivant les cours de l’EHEC (école photo-cinéma), à Vincennes, et aux Beaux-Arts, tout en assurant de petits boulots pour financer sa scolarité. Sa facilité à se lier à autrui et à rendre service lui vaut de rencontrer par hasard Roland Faure qui lui permet d’effectuer un remplacement temporaire aux Nouvelles de Versailles… qui durera vingt-quatre ans ! Il devient ainsi journaliste, en multipliant les reportages écrits et en devenant aussi pigiste à l’Agence France Presse, qui est toujours la colonne vertébrale de l’information. Mais il n’oublie pas l’image, sa passion de toujours, devinant qu’elle prendrait la première place dans l’information.

Tout de suite la rubrique locale le passionne, même si elle est la plus difficile à traiter. « On est amené à s’intéresser à tout », souligne-t-il, « des faits divers les plus sordides aux plus belles histoires d’amour, des plus démunis aux réunions de chefs d’Etat ». Il garde le souvenir du G7 qui avait réuni au château de Versailles les Grands de ce monde et qui lui permet de rencontrer l’élite des photographes internationaux. A l’occasion de ses reportages, il garde la même simplicité, ravi de pouvoir côtoyer les milieux sociaux les plus variés et d’emmener parfois ses trois enfants avec lui pour leur montrer les différentes faces du monde. Aujourd’hui, il dispose d’un véritable capital d’archives dont les amateurs d’histoire se montrent friands, ainsi que des réseaux fidèles avec l’armée depuis son service militaire et les garnisons de la région, et aussi le GIGN, très présent, ainsi que les services de police et de gendarmerie qui sont l’un des piliers de l’information locale. Il reste lié à la famille Bonnefous, ancien propriétaire des Nouvelles de Versailles. Lorsque celle-ci se retire du journal, il profite d’une vente de l’hebdomadaire pour quitter ses fonctions en l’an 2000. Il rebondit aussitôt, puisque la mairie lui propose un poste où il continue ses activités de reporter photographe. Pendant plus de quatorze ans il sillonne les rues de Versailles. En 2014, à 62 ans, il prend officiellement sa retraite, mais il comprend très vite combien nos concitoyens ne peuvent se passer de lui. Il est plus actif que jamais. Ainsi, il fait partie du comité des expositions mémorielles de la mairie sous la houlette du général Freland et prépare une exposition qui aura lieu en octobre 2018 pour laquelle les Versaillais sont appelés à ouvrir leurs albums de famille sur les souvenirs de la Première Guerre mondiale. Par ailleurs, il est administrateur de la mutuelle « Les Ménages Prévoyants » où il milite dans des opérations de communication. Enfin, il n’a rien perdu de son goût pour la nature et fait partie de plusieurs associations de marcheurs dans les forêts environnantes. Bel exemple d’un homme toujours avide de nouveaux projets et qui sait vivre son bonheur au quotidien.
Michel Garibal

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