La renaissance du monument Pershing Lafayette

Le centenaire de l’anniversaire de l’entrée en guerre des Etats-Unis dans le premier conflit mondial est célébré aussi à Versailles, où les signes de l’amitié franco américaine sont innombrables à commencer par les rues et places qui portent un nom se référant aux USA.

Le 6 octobre prochain Versailles retrouvera officiellement « son » monument Pershing-Lafayette, rénové après quatre-vingt ans de vicissitudes, qui ont fait redouter à plusieurs reprises sa disparition. La cité royale, si riche en monuments évoquant des souvenirs du passé où l’Amérique a tenu tant de place se devait de manifester la reconnaissance pour l’intervention qui s’est révélée décisive pour hâter la fin du conflit.Le 6 octobre prochain Versailles retrouvera officiellement « son » monument Pershing-Lafayette, rénové après quatre-vingt ans de vicissitudes, qui ont fait redouter à plusieurs reprises sa disparition. La cité royale, si riche en monuments évoquant des souvenirs du passé où l’Amérique a tenu tant de place se devait de manifester la reconnaissance pour l’intervention qui s’est révélée décisive pour hâter la fin du conflit.
Il a fallu attendre pourtant vingt ans pour qu’une initiative voie le jour, sous l’impulsion d’un maire américanophile, Henri Haye, qui crée en février 1937 un comité national sous la présidence du maréchal Pétain en vue d’ériger un monument chargé d’évoquer le rôle de l’armée américaine au cours de la guerre d’indépendance ainsi que son action pendant le conflit de 14-18. Un concours est ouvert à sept architectes prestigieux, le monument devant comporter deux statues équestres de La Fayette et du général Pershing.
Pour donner du relief au projet, on choisit le point le plus haut à l’une des entrées de la ville, sur la route de Ville d’Avray. La réalisation s’effectue dans l’urgence pour tenir compte de la venue en France du général Pershing, ce qui contribue à bâcler la construction. Elle se révèle être une copie inachevée de la maquette du projet initial faute de temps et aussi d’argent, car la collecte de dons et subventions réalisées à l’époque est très loin du devis initial. Les travaux sont conduits en 37 jours, sous la forme d’un socle surmonté de deux statues en plâtre qui ont dû été déposées en 1941 en raison de leur dégradation. L’inauguration a pourtant lieu en grande pompe en présence du président de la République Albert Lebrun, et de trois mille vétérans de l’American Legion autour du général Pershing.
Dès le lendemain de l’inauguration, la nécessité de reprendre l’œuvre inachevée se fait sentir, d’autant que l‘édifice risquait de se transformer rapidement en chef d’oeuvre en péril. Après la deuxième guerre mondiale, on reprend la longue marche en faveur des financements indispensables. Un nouveau comité national est constitué en 1951 sous la présidence d’Edouard Herriot, président de l’Assemblée nationale. De multiples démarches sont entreprises auprès des Etats-Unis, des villes françaises, avec des ambitions qui se réduiront au fil du temps devant les obstacles rencontrés, aussi bien sur les modifications qu’il conviendrait d’apporter au projet initial, que sur les soucis financiers, tandis que les administrations se renvoyaient mutuellement la balle pour ne rien décider. Devant cet échec, la démolition du socle est même envisagée en 1973.
Une nouvelle tentative de reprise du dossier avec érection des statues est tentée en 1990 par André Damien, maire de Versailles et son collègue Gérard Martin, maire de Viroflay, pour aboutir au constat que la charge de la restauration était trop lourde à supporter pour les deux communes.
Pourtant, plus le temps passait, plus la nécessité de réagir au sentiment d’abandon qui se dégageait de ce lieu se faisait sentir. Un riverain, Pierre Desnos, entouré de quelques amis réunis en comité de sauvegarde, continuait de jouer un rôle de vigie et d’alerte, en retraçant dans le détail la vie mouvementée du monument. Une nouvelle association créée il y a trois ans sous l’égide de Jean-Claude Martin, Gérard Priet et de quelques militants déterminés a entrepris une véritable mobilisation auprès de sociétés philanthropiques franco américaines et de généreux donateurs privé, avec le soutien de la mairie de Versailles : une campagne qui a permis de réunir les sommes suffisantes pour restituer au monument les statues équestres des deux généraux qui vont ainsi donner un nouveau relief à l’entrée si longtemps négligée de la cité royale.
Ainsi sera mis fin à des décennies d’atermoiements et d’indécision de l’Etat et des collectivités territoriales grâce à la volonté indéfectible de citoyens motivés décidés à réaffirmer la force des idéaux d’indépendance et de liberté, qui sont l’apanage des relations entre deux grandes nations.
Michel Garibal

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