Par Thibault Garreau de Labarre
Originaire de diverses contrées d’Europe et d’Asie Mineure, la rose de Noël revêt un caractère mythique.
Elle a été associée à la magie noire. On lui prête aussi des vertus médicinales, contre la goutte ou certaines paralysies. Elle a été affligée de nombreux sobriquets : herbe aux fous, pied de griffon ou de lion, patte d’ours, rose de serpent, etc. Il est vrai qu’elle n’est pas une plante comme les autres. Ses fleurs ouvertes blanches, vertes, violettes, rouges, pourpres, sont particulièrement attirantes.
Elles fleurissent en hiver, ne sont pas gênées par l’ombre et le froid, même sous la neige ce qui leur a valu leur surnom de rose de Noël. Les espèces et les variétés déclinent leurs feuilles et leurs fleurs en diverses formes. Quoi de mieux pour décorer les massifs même durant la saison froide ? Ils plaisent au jardin comme sur la terrasse ou le balcon. Les roses de Noël trouvent aussi leur place dans une rocaille, comme couvre-sol, ou en jardinières. Elles font de belles fleurs coupées. A maturité, elles atteignent entre 30 et 60 cm de hauteur.
L’hellébore le plus largement cultivé, la rose de Carême, Helleborus orientalis, pousse en touffes compactes. Ses grandes fleurs penchées se déclinent du blanc au vert et du rose au pourpre avec parfois des taches de rousseur sombre. C’est une plante très rustique qui fleurit en hiver et au début du printemps. La rose de Carême se plaît aussi bien en pot qu’en pleine terre. Avant la floraison, rabattez son feuillage fané. Laissez-la se ressemer.
L’hellébore fétide, Helleborus foetidus, surnommé « pied-de-griffon »
a des fleurs campanulées, disposées en grappe vert clair et à liseré rougeâtre. L’hellébore sternii a la particularité de fleurir après ses cousins. En pot, il préfère être seul. Vivaces d’ombre, les roses de Noël poussent au nord, à mi-ombre voire à l’ombre. Toutefois, la lumière est nécessaire à la floraison de quelques hellébores, comme Helleborus niger et Helleborus sternii.
La culture des hellébores est délicate.
Il convient de les protéger contre les vents trop forts. Sur un balcon ou une terrasse, installez-les à l’ombre d’un mur. Vous pouvez les planter dans un sol frais, bien arrosé mais sans eau stagnante, riche en humus, limoneux, plutôt calcaire. La plantation s’effectue du début de l’automne au printemps. Sur un balcon ou une terrasse, plantez-les dans des pots 4 à 5 fois plus grands que les plantes, qui ont besoin de beaucoup d’espace pour développer leur système racinaire. Très rustique, la plupart des hellébores résistent sans problème à des températures négatives allant jusqu’à -15°C, leur permettant de se plaire dans quasiment toutes les régions de France.
Quand les boutons floraux apparaissent, supprimez les feuilles tachées ou abîmées ainsi que les fleurs fanées, après la chute des graines. Apportez du compost pour stimuler la floraison, pour remplacer la terre en surface progressivement. En été, ne laissez jamais les souches se dessécher complètement. Dans les six mois qui suivent la plantation, surveillez l’humidité de la terre au pied des hellébores. Évitez de déplacer un hellébore déjà bien installé.
Attention aux pucerons : quelques coccinelles éloigneront la menace d’une invasion. Contre les limaces et les escargots, misez sur les prédateurs naturels : hérisson, merles, crapauds et grenouilles. Les champignons s’attaqueront à vos hellébores si les conditions de culture ne sont pas respectées : gare aux maladies des taches noires, de la pourriture grise ou de la pourriture du collet. Ôtez et brûlez toutes les parties marquées par la maladie, revitalisez vos plantes avec du purin d’ortie. Ayez recours à un fongicide à base de cuivre si la contamination a gagné trop de terrain. Et n’oubliez pas que les hellébores sont toxiques : ne laissez pas les animaux les approcher car toutes les parties de la plante sont mortelles.